On entend dire, on voit écrit que la jauge Open Division II est obsolete, contraignante, et qu'il faut s'en défaire, pour faire "mieux". Que, n'ayant pas bougé depuis plus de 25 ans, elle est dépassée.
Mais au fait, qu'est ce que la jauge? De quoi parle-t-on? Qu'est-ce qu'une jauge dite "open"?
Sans être, loin de là, un spécialiste du sujet, voilà quelques réflexions (avec sans doute des erreurs : vous les corrigerez!)
Il existe plusieurs types de jauge.
Il y a d'abord les séries qui, sans être monotypes, donnent la possibilité, par des tolérances des quelques mm à quelques cm (exemple : la position du pied de mât, la hauteur du mât, la longueur hors tout de la coque...), d'adapter très légèrement la forme du bateau ou son équilibre. Ces différences sont parfois invisibles à l'œil nu, sauf pour les spécialistes de la série. Exemple : des sections avant un peu plus pleines sur des 505, une courbure de la quille de fond un peu plus marquée sur certains Vauriens...Ces formes de coque légèrement adaptées modifient sensiblement les performances. Ces séries s'adaptent également aux nouvelles technologies ou, plus simplement, à l'évolution du sport. C'est par exemple l'introduction du carbone dans les gréements des 505 et, sur ce même bateau, l'introduction du "grand spi". Pour le Vaurien, c'est l'adoption récente d'un nouveau gréement à corne, moderne et donnant plus de "mordant" à un dériveur un peu sous-toilé quand même.
Les pratiquants de la série, sans être à armes complètements égales car on n'est pas dans une monotypie, naviguent sur des bateaux très proches, et ont la possibilité d'adapter à la marge leur bateau tout en restant dans "la jauge" de la série. La "course à l'armement" peut être freinée, par exemple en limitant le nombre de poulies ou en excluant certains types de matériaux.
Il y a les jauges résultant de formules, comme les jauges dites "métriques", ainsi la jauge internationale de 1933 :
Cette jauge fait intervenir des notions de surface de voile, de déplacement du bateau, de longueur de flottaison, de largeur de coque...L'art de l'architecte est alors de jouer sur chacun des ingrédients pour créer le meilleur bateau.
Et notre jauge open Division II ?
C'est une jauge "open", elle laisse donc des marges de manœuvre considérables aux concepteurs pour élaborer la carène qui leur semblera la plus performante. Avec cette jauge, on est passé de la Mistral M1 à la Lechner Olympique, aux Speedline à redans et aux Croconuts tri concaves. Des carènes à bulbe ou à étrave marquée, aux sections arrière plates, en "V" ou arrondies, cette jauge permet presque tout, sauf les planches catamaran, les doubles dérives, les dérives à ailettes...
Cette jauge est simple : longueur, épaisseur maximum, 63cm de largeur minimum à mi-épaisseur (pour limiter le rond de la carène), largeur minimum de 59 cm sur 1m30 à mi-épaisseur, poids minimum avec possibilité de lest, profondeur de la dérive adaptée à une vraie polyvalence du flotteur dans toutes les forces de vent ou presque...
Elle a intégré très rapidement (en 1984) les matériaux exotiques tant pour les flotteurs, pour les appendices ou pour les voiles, tout en ne modifiant pas les règles relatives au poids minimum du flotteur avec aileron (18kg, pour permettre la cohabitation de différents modes de construction -creux, moussé, shapé-), mais en introduisant la possibilité de lester le flotteur avec un maximum de 1,5kg (poids limité à ce niveau en 1985 après les excès de planches parvenues à 9 ou 11kg flotteur seul...).
La jauge "open" permet de susciter, à partir d'un minimum de règles (destinées à éviter les excès tant en longueur, largeur, diminution du poids, arrondi de la carène...) l'imagination des concepteurs.
Ceux-ci, partis d'abord dans l'idée qu'une planche, ce n'était qu'un "bateau en plus petit", ont d'abord conçu des carènes de bateau : étrave marquée, arrière plutôt plat. Résultat : en raison de la jauge, une largeur excessive au pont (toutes les planches proches de l'épaisseur maxi et à pont plat sont larges (ex : la Fountaine Pajot), à cause de la mesure des 63 cm mini à mi-hauteur et des 59cm mini à mi hauteur sur 1m30). La génération suivante est celle des planches à pont arrondi qui utilisent l'intérêt de cette mesure de la largeur à mi-hauteur. Elles sont moins larges et le pont arrondi les rend beaucoup plus agréables en navigation!
Et les débats entre concepteurs n'étaient pas clos! voir le Débat Dobbelmann-Ducrot
Pourquoi une dérive d'une profondeur maximale de 70cm? Simplement, sans doute, parce que c'est un très bon compromis pour assurer de bonnes performances par petit temps au près sans avoir une planche complètement ingérable dès que le vent monte. De plus, la vitesse des planches open (au regard de leur longueur) ne réclame pas des surfaces antidérive importantes.
La jauge Division II compliquée? Elle est simple, au regard de la Jauge Raceboard!
La jauge open Division II a évolué entre 1980 et 1992. Elle s'est adaptée à la réalité des matériaux (flotteurs, voiles) et des pratiques (footstraps, gréement B) sans renier sa spécificité : donner naissance à des planches originales et performantes. Elle a su conserver une capacité à créer des flotteurs différents, polyvalents et accessibles, sans rendre brutalement obsolètes les matériels préexistants.
Toutes les solutions ont-elles été explorées au sein de cette jauge? Sans doute pas...alors, à vos crayons pour créer un nouveau flotteur -dans la jauge-!
La jauge "open" permet de susciter, à partir d'un minimum de règles (destinées à éviter les excès tant en longueur, largeur, diminution du poids, arrondi de la carène...) l'imagination des concepteurs.
Ceux-ci, partis d'abord dans l'idée qu'une planche, ce n'était qu'un "bateau en plus petit", ont d'abord conçu des carènes de bateau : étrave marquée, arrière plutôt plat. Résultat : en raison de la jauge, une largeur excessive au pont (toutes les planches proches de l'épaisseur maxi et à pont plat sont larges (ex : la Fountaine Pajot), à cause de la mesure des 63 cm mini à mi-hauteur et des 59cm mini à mi hauteur sur 1m30). La génération suivante est celle des planches à pont arrondi qui utilisent l'intérêt de cette mesure de la largeur à mi-hauteur. Elles sont moins larges et le pont arrondi les rend beaucoup plus agréables en navigation!
Et les débats entre concepteurs n'étaient pas clos! voir le Débat Dobbelmann-Ducrot
Pourquoi une dérive d'une profondeur maximale de 70cm? Simplement, sans doute, parce que c'est un très bon compromis pour assurer de bonnes performances par petit temps au près sans avoir une planche complètement ingérable dès que le vent monte. De plus, la vitesse des planches open (au regard de leur longueur) ne réclame pas des surfaces antidérive importantes.
La jauge Division II compliquée? Elle est simple, au regard de la Jauge Raceboard!
La jauge open Division II a évolué entre 1980 et 1992. Elle s'est adaptée à la réalité des matériaux (flotteurs, voiles) et des pratiques (footstraps, gréement B) sans renier sa spécificité : donner naissance à des planches originales et performantes. Elle a su conserver une capacité à créer des flotteurs différents, polyvalents et accessibles, sans rendre brutalement obsolètes les matériels préexistants.
Toutes les solutions ont-elles été explorées au sein de cette jauge? Sans doute pas...alors, à vos crayons pour créer un nouveau flotteur -dans la jauge-!
François,
RépondreSupprimerJ'ai la Jauge 1991 en Anglais, laquelle ne fait pas référence à la raceboard...